Les économistes ne lisent plus guère Adam Smith de nos jours (mais les physiciens lisent encore moins Newton ou Maxwell). Dommage. C'est pourtant un beau texte de 1776 sur l'économie. Non pas l'économie virtuelle et incompréhensible qui régit le monde actuel, mais l'économie concrète de tous les jours. Un livre sur le travail, les salaires, la monnaie, le capital, ... On apprend ainsi que le prix de toute marchandise peut se résoudre en trois partie au plus : les salaires du travail, les profits du capital et la rente foncière, mais il peut n'y avoir qu'une ou deux de ces parties. Smith vilipende les oisifs (il vise ici la cour et les courtisans) qui n'enrichissent pas la société par leur travail ou par l'usage qu'ils font du capital. Un bon capitaliste se doit d'être industrieux, frugal. Les travailleurs se scindent en productifs (les seuls qui créent de la richesse matérielle) et non productifs (qui fournissent des services), ces derniers étant beaucoup moins utiles que les autres à la nation. S'il ne parle pas ici de la fameuse main invisible (elle n'apparait qu'une fois au livre IV), Smith illustre plusieurs fois la monnaie (métal précieux ou papier) par l'image d'une roue qui permet l'échange des marchandises entre les parties.
Ce livre est un hommage au progrès : nous sommes presque dans une société idéale, rationnelle, laïque bien sûr, où chacun peut contribuer au bien-être général rien qu'en suivant son intérêt bien compris.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire